C’est dans l’air du temps. La slow life envahit notre espace, notre communication, notre façon de vivre et de consommer. Parce que nous avons tous en nous l’idée du « Less is more », (moins, c’est mieux), nous choisissons de consommer mieux. Lorsque je dis choisissons….. cela reste à voir. Nous sommes des victimes conscentantes sous influence. On nous dit quoi manger, quoi penser, de quoi nous pouvons rire, de quoi nous ne pouvons pas rire…. Et on nous dit comment dépenser mieux notre argent.
On ne va pas se mentir, nous n’avons pas été élevés comme ça. Nos parents, ces baby-boomers (selon ton âge, lecteur, le baby-boomer sera ton grand-père) ont vécu dans l’opulence. Leurs enfants font partie de la génération « plug and play » (branche et joue), achète et si c’est cassé, jette, de toutes façons, ça coûte plus cher de faire réparer. Nos vêtements viennent du bout du monde, fabriqués dans des conditions innomables… Un immeuble s’effondre, et c’est la prise de conscience (qui dure 3 mois), et lorsque nous les achetons en coton, nous contribuons à polluer notre belle planète et à affamer les populations (cf wikipédia, l’article sur la culture du coton non bio… édifiant !)…. Et là, d’un coup d’un seul, le réveil : notre belle planète est envahie par nos déchets, elle se meurt de nos cultures intensives, l’opulence d’un côté, la faim de l’autre…. L’heure du consumérisme à outrance a sonné. Finies, les pâtes riches ! Nous décidons de prendre en main notre façon de vivre sans nous la laisser imposer, (oui, il nous reste encore une chose : notre libre-arbitre !).
Tout commence par notre assiette. Nous essayons de privilégier les circuits courts et bio si possible, nous essayons d’acheter et de consommer éthique, et cela nous demande un effort particulier. Nous décidons de consommer moins et mieux, de réparer ce qui peut l’être. Nous trions nos placards, décidons de nous lancer (avec talent…ou pas) dans l’upcycling, nous nous intéressons de près à la cosmétique maison, nous jetons un oeil circonspect sur nos poubelles….
Nos poubelles, tiens tiens tiens…. Nos poubelles, parlons-en ! Que celui qui a toujours trié le verre en retirant l’opercule plastifié de sa bouteille d’huile me jette la première pierre ! Nos poubelles débordent, nos placards débordent, notre vie déborde, et nous sonnons creux. Alors, pour se sentir moins mal, certains se tournent vers la méditation, le yoga, ou le sport à outrance. D’autres se remplissent, ou encore remplissent leurs placards de vêtements qui ne verront même pas la saison prochaine, accumulent des objets dont ils ne se serviront pas. Certains s’engagent dans la vie associative et donnent de leur temps…. Mais toujours en courant.
Depuis quelques années, le temps nous échappe et nous fait défaut. Ce n’est pas que nous nous organisons mal, c’est que nous sommes victimes de notre hyper connexion. Tablettes, smartphones, autant d’instruments de distraction qui nous font perdre du temps. Dis-moi, lecteur, combien de temps passes-tu par jour sur ton smartphone, ta tablette, ou ton ordi, à zoner sur facebook, pinterest ou whatsapp? Environ 3 heures. Qui te manquent cruellement pour faire les choses posément, en conscience et sans courir.
Et il y a les autres. Les autres qui se posent le temps d’une pause…. Tiens, essaie ça : Prends une grande inspiration par le nez…. Expire par la bouche. Recommence 3 fois. Là…. C’est pas mieux ?
Le slow, c’est bien….